On m’a proposé un défis : écrire au sujet de l’écologie.
J’ai la chance incroyable de vivre dans un écolieu, qui a accueilli des dizaines de personnes, woofers, visiteurs, proches, familles, ces deux dernières années. Du coup, le sujet de mes quelques lignes pourrait être « quelle vision de l’écologie anime les habitants et les visiteurs d’un écolieu ».
De mon point de vue, un écolieu est un lieu où on enseigne et où on apprend.
C’est ainsi que j’ai appris plus de choses ces deux dernières années que les 39 années qui les ont précédées !
Si on passe sur les quelques personnes qui venaient visiter le lieu avec des sachets de chips et des boites de pâté hénaff (il n’y en a pas eu beaucoup et pas longtemps !), tous les visiteurs étaient amoureux de la nature, curieux de la découvrir un peu plus, pleins d’astuces indispensables au quotidien, brefs, écolo et indubitablement fiers de l’être.
Ce qui nous anime, c’est d’apprendre aux enfants à vivre avec la nature, et non contre : le jeune garçon de 2 ans et demi qui vit avec nous a récemment cueilli du plantain qu’il a donné à sa mère pour traiter une piqure d’insecte qui lui faisait mal. Il n’est pas allé cherché le tube de pommade industriel qu’il n’a de toute façon pas.
Ce qui nous anime également c’est de respecter la nature : l’idée d’utiliser des produits industriels pour amender les terres qui nous nourrissent (ou n’importe quelle autre terre d’ailleurs) ne nous traverse jamais l’esprit. J’irai même plus loin : acheter des fruits, des légumes, de la farine, du lait, de la viande, du fromage, etc… dans un supermarché non plus.
Une autre chose qui nous anime de plus en plus au fil du temps, c’est le partage des biens et des connaissances : Rémi est en quelque sorte le mécanicien de notre réseau. Certains de nos outils sont dispatchés un peu partout chez nos voisins ou coloc. Un voisin s’est proposé de nous accompagner en ce début de saison pour optimiser certains aménagements des parcelles, notre point faible l’année dernière. Les visiteurs nous ont enseigné comment s’occuper des vignes, construire divers meubles en bois de récup, faire germer des graines, gérer des toilettes sèches, restaurer un mur en pierre, et j’en passe, si vous saviez !
En y pensant un peu plus en détail, je me rend compte que tout ce monde qui passe ou qui vit dans de tels lieux ne se définissent pas comme étant écolo, c’est juste un mode de vie ancré dans leur quotidien. Leur vision de l’écologie me semble plus précise, plus concrète que celle qu’on peut lire ou écouter dans les médias mainstream, ou celle qu’on peut traiter avec des gens évoluant dans le monde dit « normal » (j’utilise ce terme en contradiction avec le monde dit « alternatif », qu’on utilise souvent un peu partout).
Je ne suis pas écolo, j’apprends au quotidien au contact de la nature et des personnes d’exception.