Dominique, et ses deux chiens Chica et Onyx, passent une ou deux semaines sur le lieu. Elle cherche un lieu où se ressourcer et où potentiellement s’installer sur du long termes 🙂

Dominique, et ses deux chiens Chica et Onyx, passent une ou deux semaines sur le lieu. Elle cherche un lieu où se ressourcer et où potentiellement s’installer sur du long termes 🙂
Il a neigé une dizaine d’heure hier, et ce matin, le soleil est au rendez vous!
C’est parfait pour faire quelques photos
J’ai émis un poste sur facebook hier, dans lequel je présentais une photo de trois luffas qui ont poussé sur un des trois plans, semés et plantés dans notre serre cette année.
Mais pourquoi être aussi heureuse à la vue de ces trois fruits?
Avant de pouvoir répondre à cette question, il y a deux choses à savoir sur l’hélichryse. Deux évènements qui se sont déroulés cette année:
🍀 Le premier point est un passage obligatoire si on souhaite créer un écolieu, en démarrant seul. Tout du moins, de mon point de vue. Nous n’étions pas fait pour vivre ensemble, sur ce lieu, et c’est bien à ça que sert la période d’essai!
Ca nous a permis de nous remettre en cause sur certains sujets. Nous devons apprendre à mieux communiquer, à être transparent avec les gens avec lesquels on vit, à dire ce qui va, et à savoir dire ce qui ne va pas.
Ca nous a également permis de cibler certains sujets qui doivent être clair avant même l’arrivée du foyer: quel taux de participation attendons nous des membres de ce nouveau foyer pour faire vivre le lieu, quels sont les revenus dont ils ont besoin, et comment pensent-ils les obtenir, quelle est leur idée d’une vie zéro déchets, consommation locale, etc…
En gros, lorsqu’un foyer souhaite venir s’installer avec vous, vous ne devez pas laisser l’idée d’une vie meilleure causée par de nouvelles mains sur les lieux, et par l’excellente entente des premiers échanges, vous empêcher de poser les questions dont les réponses vous semblent logiques, et de fixer des règles importantes pour vous.
🍀 Le second point est le résultat d’un printemps et d’un début d’été assez froids, et du manque d’une serre chauffée pour les semis. Ceci est également observé chez de nombreuses fermes du coin, voire dans une bonne partie de la France. A ça, on peu rajouter la présence de quelques ravageurs qui sont ravis d’avoir trouvé un garde mangé accessible à proximité!
Quelques photo ci-dessous présentent notre tas de BRF « dispatché » probablement par un sanglier, et une de nos planches bien retournée (mais pas par notre grelinette), composée de plusieurs plans de courges aux feuilles croquées. Ca a été le cas aussi pour nos poireaux, fraises, haricots, fèves… Bref, c’est franchement pas une année à se casser le ventre…
Donc vous aurez compris que la découverte de ces trois fruits, en fin de saison blanche, le jour du départ du second foyer, est une véritable bulle d’air! Même si ce n’est pas tout à fait une année blanche puisque nous récoltons aujourd’hui plusieurs kg par jour de tomates, blettes, poivrons, aubergines, piments, poires, pommes, …
Dans les semaines qui viennent, nous prévoyons de monter un grillage électrifié anti gibier, autour de la zone maraichère. Nous allons également bientôt avoir un petit poulailler de 2 ou 3 poules (nous avons repoussé le moment de construire le gros poulailler, pour des raisons de temps et de budget). Et cet hiver, nous terminerons la marre de la serre.
Nous n’abandonnons pas l’idée de trouver 2 ou 3 foyers pour nous rejoindre à l’hélichryse, et en attendant, nous accueillerons des collocs dans l’appartement en dessus du notre.
Nous sommes remontés à bloc, et plus heureux jour après jour d’être là où nous sommes et d’entreprendre tous ces gestes et toutes ces actions pour concrétiser notre projet!
Le temps passe trop vite, le printemps est presque arrivé
Du coup, on a réhabilité une petite terrasse en dessous de la maison pour rajouter une vingtaine de plans de groseilles a un gros et vieux plan qui s’y trouvait déjà, et quelques pieds de mure sans épines
Et on a rajouté une dizaine de plans de cassis sur les terres, à côté des planches ouest
Les os et les muscles sentent aussi que le printemps arrive
On m’a proposé un défis : écrire au sujet de l’écologie.
J’ai la chance incroyable de vivre dans un écolieu, qui a accueilli des dizaines de personnes, woofers, visiteurs, proches, familles, ces deux dernières années. Du coup, le sujet de mes quelques lignes pourrait être « quelle vision de l’écologie anime les habitants et les visiteurs d’un écolieu ».
De mon point de vue, un écolieu est un lieu où on enseigne et où on apprend.
C’est ainsi que j’ai appris plus de choses ces deux dernières années que les 39 années qui les ont précédées !
Si on passe sur les quelques personnes qui venaient visiter le lieu avec des sachets de chips et des boites de pâté hénaff (il n’y en a pas eu beaucoup et pas longtemps !), tous les visiteurs étaient amoureux de la nature, curieux de la découvrir un peu plus, pleins d’astuces indispensables au quotidien, brefs, écolo et indubitablement fiers de l’être.
Ce qui nous anime, c’est d’apprendre aux enfants à vivre avec la nature, et non contre : le jeune garçon de 2 ans et demi qui vit avec nous a récemment cueilli du plantain qu’il a donné à sa mère pour traiter une piqure d’insecte qui lui faisait mal. Il n’est pas allé cherché le tube de pommade industriel qu’il n’a de toute façon pas.
Ce qui nous anime également c’est de respecter la nature : l’idée d’utiliser des produits industriels pour amender les terres qui nous nourrissent (ou n’importe quelle autre terre d’ailleurs) ne nous traverse jamais l’esprit. J’irai même plus loin : acheter des fruits, des légumes, de la farine, du lait, de la viande, du fromage, etc… dans un supermarché non plus.
Une autre chose qui nous anime de plus en plus au fil du temps, c’est le partage des biens et des connaissances : Rémi est en quelque sorte le mécanicien de notre réseau. Certains de nos outils sont dispatchés un peu partout chez nos voisins ou coloc. Un voisin s’est proposé de nous accompagner en ce début de saison pour optimiser certains aménagements des parcelles, notre point faible l’année dernière. Les visiteurs nous ont enseigné comment s’occuper des vignes, construire divers meubles en bois de récup, faire germer des graines, gérer des toilettes sèches, restaurer un mur en pierre, et j’en passe, si vous saviez !
En y pensant un peu plus en détail, je me rend compte que tout ce monde qui passe ou qui vit dans de tels lieux ne se définissent pas comme étant écolo, c’est juste un mode de vie ancré dans leur quotidien. Leur vision de l’écologie me semble plus précise, plus concrète que celle qu’on peut lire ou écouter dans les médias mainstream, ou celle qu’on peut traiter avec des gens évoluant dans le monde dit « normal » (j’utilise ce terme en contradiction avec le monde dit « alternatif », qu’on utilise souvent un peu partout).
Je ne suis pas écolo, j’apprends au quotidien au contact de la nature et des personnes d’exception.