Bilan 2023, à septembre

J’ai émis un poste sur facebook hier, dans lequel je présentais une photo de trois luffas qui ont poussé sur un des trois plans, semés et plantés dans notre serre cette année.

Mais pourquoi être aussi heureuse à la vue de ces trois fruits?

Avant de pouvoir répondre à cette question, il y a deux choses à savoir sur l’hélichryse. Deux évènements qui se sont déroulés cette année:

  • Nous avons fait deux tentatives d’accueil de deux foyers différents cette année. Ces deux tentatives se sont soldées par un échec
  • Nous avons produits peu d’alimentation: année quasi blanche

🍀 Le premier point est un passage obligatoire si on souhaite créer un écolieu, en démarrant seul. Tout du moins, de mon point de vue. Nous n’étions pas fait pour vivre ensemble, sur ce lieu, et c’est bien à ça que sert la période d’essai!

Ca nous a permis de nous remettre en cause sur certains sujets. Nous devons apprendre à mieux communiquer, à être transparent avec les gens avec lesquels on vit, à dire ce qui va, et à savoir dire ce qui ne va pas.

Ca nous a également permis de cibler certains sujets qui doivent être clair avant même l’arrivée du foyer: quel taux de participation attendons nous des membres de ce nouveau foyer pour faire vivre le lieu, quels sont les revenus dont ils ont besoin, et comment pensent-ils les obtenir, quelle est leur idée d’une vie zéro déchets, consommation locale, etc…

En gros, lorsqu’un foyer souhaite venir s’installer avec vous, vous ne devez pas laisser l’idée d’une vie meilleure causée par de nouvelles mains sur les lieux, et par l’excellente entente des premiers échanges, vous empêcher de poser les questions dont les réponses vous semblent logiques, et de fixer des règles importantes pour vous.

🍀 Le second point est le résultat d’un printemps et d’un début d’été assez froids, et du manque d’une serre chauffée pour les semis. Ceci est également observé chez de nombreuses fermes du coin, voire dans une bonne partie de la France. A ça, on peu rajouter la présence de quelques ravageurs qui sont ravis d’avoir trouvé un garde mangé accessible à proximité!

Quelques photo ci-dessous présentent notre tas de BRF « dispatché » probablement par un sanglier, et une de nos planches bien retournée (mais pas par notre grelinette), composée de plusieurs plans de courges aux feuilles croquées. Ca a été le cas aussi pour nos poireaux, fraises, haricots, fèves… Bref, c’est franchement pas une année à se casser le ventre…

Donc vous aurez compris que la découverte de ces trois fruits, en fin de saison blanche, le jour du départ du second foyer, est une véritable bulle d’air! Même si ce n’est pas tout à fait une année blanche puisque nous récoltons aujourd’hui plusieurs kg par jour de tomates, blettes, poivrons, aubergines, piments, poires, pommes, …

Dans les semaines qui viennent, nous prévoyons de monter un grillage électrifié anti gibier, autour de la zone maraichère. Nous allons également bientôt avoir un petit poulailler de 2 ou 3 poules (nous avons repoussé le moment de construire le gros poulailler, pour des raisons de temps et de budget). Et cet hiver, nous terminerons la marre de la serre.

Nous n’abandonnons pas l’idée de trouver 2 ou 3 foyers pour nous rejoindre à l’hélichryse, et en attendant, nous accueillerons des collocs dans l’appartement en dessus du notre.

Nous sommes remontés à bloc, et plus heureux jour après jour d’être là où nous sommes et d’entreprendre tous ces gestes et toutes ces actions pour concrétiser notre projet!

Et si j’écrivais sur l’écologie?!

On m’a proposé un défis : écrire au sujet de l’écologie.

J’ai la chance incroyable de vivre dans un écolieu, qui a accueilli des dizaines de personnes, woofers, visiteurs, proches, familles, ces deux dernières années. Du coup, le sujet de mes quelques lignes pourrait être « quelle vision de l’écologie anime les habitants et les visiteurs d’un écolieu ».

De mon point de vue, un écolieu est un lieu où on enseigne et où on apprend.

C’est ainsi que j’ai appris plus de choses ces deux dernières années que les 39 années qui les ont précédées !

Si on passe sur les quelques personnes qui venaient visiter le lieu avec des sachets de chips et des boites de pâté hénaff (il n’y en a pas eu beaucoup et pas longtemps !), tous les visiteurs étaient amoureux de la nature, curieux de la découvrir un peu plus, pleins d’astuces indispensables au quotidien, brefs, écolo et indubitablement fiers de l’être.

Ce qui nous anime, c’est d’apprendre aux enfants à vivre avec la nature, et non contre : le jeune garçon de 2 ans et demi qui vit avec nous a récemment cueilli du plantain qu’il a donné à sa mère pour traiter une piqure d’insecte qui lui faisait mal. Il n’est pas allé cherché le tube de pommade industriel qu’il n’a de toute façon pas.

Ce qui nous anime également c’est de respecter la nature : l’idée d’utiliser des produits industriels pour amender les terres qui nous nourrissent (ou n’importe quelle autre terre d’ailleurs) ne nous traverse jamais l’esprit. J’irai même plus loin : acheter des fruits, des légumes, de la farine, du lait, de la viande, du fromage, etc… dans un supermarché non plus.

Une autre chose qui nous anime de plus en plus au fil du temps, c’est le partage des biens et des connaissances : Rémi est en quelque sorte le mécanicien de notre réseau. Certains de nos outils sont dispatchés un peu partout chez nos voisins ou coloc. Un voisin s’est proposé de nous accompagner en ce début de saison pour optimiser certains aménagements des parcelles, notre point faible l’année dernière. Les visiteurs nous ont enseigné comment s’occuper des vignes, construire divers meubles en bois de récup, faire germer des graines, gérer des toilettes sèches, restaurer un mur en pierre, et j’en passe, si vous saviez !

En y pensant un peu plus en détail, je me rend compte que tout ce monde qui passe ou qui vit dans de tels lieux ne se définissent pas comme étant écolo, c’est juste un mode de vie ancré dans leur quotidien. Leur vision de l’écologie me semble plus précise, plus concrète que celle qu’on peut lire ou écouter dans les médias mainstream, ou celle qu’on peut traiter avec des gens évoluant dans le monde dit « normal » (j’utilise ce terme en contradiction avec le monde dit « alternatif », qu’on utilise souvent un peu partout).

Je ne suis pas écolo, j’apprends au quotidien au contact de la nature et des personnes d’exception.

Recherche de nouvelles personnes pour intégrer l’écolieu

Bonjour à tous,

Ceci est un post pour trouver des nouvelles personnes/associés pour rejoindre notre écolieu en construction 😊

Nous avons acheté un lieu en Ardèche verte, en aout 2020, seuls dans un premier temps, convaincus que c’était le bon moment, et le lieu qu’il nous fallait.

Nous sommes heureux d’avoir fait ce choix, et après 2 années d’installation et d’aménagements divers, nous ressentons de plus en plus le besoin d’être rejoint par un ou plusieurs foyers.

Qui sommes nous

Bon, d’abord, un peu de présentation :

Moi c’est Cécile, et mon mari Rémi. Nous avons 41 et 39 ans et sommes en couple depuis 17 ans.

Avant notre projet d’écolieu, Rémi était chauffeur de Taxis. Il a quitté son travail et se consacre aujourd’hui à 100% sur le projet.

Il est un grand bricoleur, mécanicien de formation. Il aime créer, adapter, modifier, réparer toute sorte de choses. Il est très généreux et curieux. Il aime les choses bien faites, même si ça prend un temps fou ! Il a pris en charge la création et l’entretien du potager et s’est pris de passion pour la nature (hier, il s’est installé devant un plant de consoude pour observer les bourdons et abeilles butiner les fleurs)

son point faible : la communication peut être, avoir 50 projets en même temps dans sa tête !

Perso, je n’ai pas quitté mon travail à la création du projet. Il nous permet d’investir dans le projet, et surtout de payer les charges ! Je travaille dans un bureau d’étude à 170km de l’écolieu. Ca signifie que je suis en télétravail le lundi et le vendredi, et que le reste du temps je ne suis pas sur le lieu.

Je suis passionnée par les plantes, j’aimerai créer un jardin de plantes médicinales, et les transformer en tisanes, huiles essentielles, etc… Je suis chimiste de formation ce qui m’aide à envisager ceci, et à produire nos produits d’entretiens, d’hygiène et de soin. J’aime aussi la nature, les animaux, le calme, le crochet, la couture, la cuisine, la lecture, bref, un tas de chose pour lesquelles je rêve d’avoir du temps !

Mon point faible : j’ai très peur du vent, et je peux paraitre « ours » de temps en temps, c’est mon côté Ardéchoise 😊

Nous sommes tous les deux végétariens, modulo quelques plats de poissons une à deux fois par mois.

Nous adorons vivre ici, et les échanges que nous avons eu avec des dizaines de personnes depuis notre arrivée, surtout par le biais du woofing.

Nous avons pleins d’idées et souhaits pour cet écolieu, parfaitement adaptables en fonction des personnes qui pourraient nous rejoindre. Nous avons néanmoins deux points qui régissent notre vision du lieu, sur lesquels nous aimerions nous entendre avec chaque habitant du lieu :

  1. L’objectif initial du lieu est l’autonomie alimentaire, énergétique, financière, sociale. C’est ce qui nous a aidé à sauter le pas pour créer ce lieu : sortir le plus possible d’un système dans lequel nous ne nous retrouvons pas du tout
  2. L’objectif final est de vivre mieux, moins vite, en harmonie avec notre entourage et la nature => vivre ensemble doit nous permettre d’atteindre cet objectif

Qui cherchons nous

Nous sommes aujourd’hui à la recherche de personnes qui pourraient nous rejoindre pour du long termes, qui seraient passionnés comme nous, par la nature, et chercheraient à vivre en autonomie ici, en Ardèche verte.

L’idéal serait un foyer, avec ou sans enfant, mais aussi une personne seule, quelle que soit le sexe ou l’âge. Nous espérons que les personnes qui s’installerons œuvrerons en partie sur le lieu (un peu comme on le fait aujourd’hui par exemple, une personne à 100% sur le lieu, une personne en extérieur) afin d’atteindre les objectifs du lieu. Pour y arriver, nous n’avons pas de préférence en termes de compétences (heureusement d’ailleurs !) mais à termes, il faudra prévoir une ou deux personnes en plus sur le maraichage, pour l’autonomie alimentaire. Au-delà, on pourrait imaginer toute sorte de compétences : boulanger, naturopathe, apiculteur, cuisinier, ………..

Comment se rejoindre :

Pour se connaitre un peu mieux, nous pourrions vivre quelques semaines ensemble. Nous sommes en train d’aménager une coloc autonome au premier étage de notre maison. Une seconde maison est en cours de restauration : toit neuf, mais le reste est à faire. Ça a l’avantage d’aménager la maison comme on le souhaite, mais l’inconvénient de demander du taf, que nous pourrons bien sûr faire ensemble. En plus, la coloc permettra de vivre dans un endroit hors travaux, le temps de la resto de la seconde maison.

Cela dit, nous sommes aussi intéressés par l’installation de foyers en habitat légers.

Nous pensons gérer le foncier via la création d’une SCI. Elle n’existe pas mais nous avons plein d’idée pour rédiger les statuts, il existe pleins d’exemples très intéressants en termes de gouvernance, de gestion du lieu, de choix de nouveaux habitants, de gestion de départs, … Nous n’avons encore rien écrit car nous souhaitons créer ces statuts avec les premiers arrivants. Pour intégrer l’écolieu, il faudra acheter des parts de la SCI, qui seront relatives à la surface habitable et aux travaux restants à réaliser. On pense que le budget peut varier entre 5k€ pour les habitats légers et 100/120k€ pour une maison entière.

Les terres appartiendrons au collectif. Il y a cela dit quelques parcelles que nous n’avons pas achetées, et qui pourraient être achetées individuellement.

Quelques détails complémentaires sur le lieu

J’ai retranscris pas mal d’infos et de photos sur le lieu dans le site internet, mais grosse maille, il s’agit d’un ensemble de deux maisons + 2 ruines (dont une qui est cadastrée) sur 5 Ha de prairie et de forêts. Une bonne partie est très en pente, mais il est possible d’après moi d’y implanter une forêt. 4 sources sont présentes sur les lieux, à notre connaissance, dont deux donnent abondamment même en ces temps très très secs. Il n’y a pas de culture autour à plusieurs km à la ronde (c’était un critère important pour nous, vis-à-vis de la pollution générée par l’agriculture conventionnelle).

Par contre, ça signifie que le lieu est très isolé. Il faut une demi-heure pour aller n’importe où : station essence, supermarché, pharmacie, pizza, etc… Ca peut faire peur, mais on s’y fait vite, on adapte nos besoin, on organise nos sorties. On prévoit de construire un four à pain (et à pizza) pour palier à ça 😊.

Il y a un réseau tout autour, bien plus près, qui est très complet. Il est essentiellement composé de néo-ruraux, globalement bien intégrés et appréciés (fruits, légumes, farine, poisson, viande, œufs, laine, plantes médicinales, peintres, …). D’ailleurs, un projet en cours qui démarre plutôt bien, est la création d’une association de producteurs, artistes et artisans du village => on propose un stand sur le petit marché du jeudi pour se faire connaitre, et animer le petit village de 200 habitants qu’est Rochepaule.

Décembre 2020, bilan de notre première expérience de woofing

Nous avons expérimenté au cours du mois de décembre, pour la première fois, l’accueil de woofers, et le travail ainsi que la vie en groupe. Petit bilan de cette première expérience!

Tout d’abord, je tiens à rappeler que nous sommes des gens « comme les autres ». Rémi et moi avons grandi dans un monde de consommation à outrance, où chacun vit chez soi et où l’entraide correspond à dépanner un paquet de sucre au voisin lorsqu’il vient frapper à la porte. Un monde dans lequel si nous devons travailler avec d’autres personnes, c’est pour avoir un salaire, summum de la reconnaissance sociale.

Nous étions donc très loin d’imaginer la manière dont s’est déroulé ce mois de décembre, même si nous nous sommes documentés, formés, instruits sur tous les sujets que nous savions que nous allions côtoyer: permaculture, gouvernance, woofing, habitats partagés…

Bref! ce mois de décembre a été en tout point le plus réussi, le plus motivant et le plus prometteur depuis le démarrage de notre aventure! Nous avons rencontré des personnes exceptionnelles, qui nous ont rejoint pour le seul but d’aider, de partager nos savoirs, d’échanger sur le projet. En quelques jours, nous avons:

  • tissés des liens imbrisables, et construits des relations à mon avis pérennes, avec des personnes ouvertes, à l’écoute, motivées
  • avancés sur plusieurs chantiers essentiels au bon déroulement de notre projet
  • échangés des connaissances et des idées
  • démarré la construction de nos statuts avec une personne souhaitant rejoindre l’écolieu

Première semaine de décembre: rencontre avec Sandrine et Jean Marie qui sont venu nous aider à restaurer un petit poulailler, qui nous servira le temps de construire celui qui sera intégré au design du lieu. Ultra motivés, grâce à eux le poulailler est quasi prêt à recevoir 2 ou 3 poules 😉

Nous avons beaucoup discuté, sur pleins de sujets différents, leur vie en Calédonie, leurs enfants, les plantes, le projet, etc…

Chaque nouvelle visite est un concentré d’échanges de connaissances, d’astuces, de savoirs être et savoirs faire. J’ai la certitude que c’est LA solution pour évoluer dans le bon sens!

A partir du 25 décembre: Cédric nous a rejoint le 25, puis Erika et Adrien le 26 et enfin Marc et Frédéric le 27, pour le chantier de récupération de la serre, et son transfert sur l’Hélichryse. Sébastien, un ancien collègue de Rémi, nous a également apporté son aide le 27, et Sandrine et Jean Marie nous ont rejoint les 30 et 31 pour nous aider également.

Le sujet initial était de démonter et ramener la serre. Ce que nous avons fait. En plus de ça, nous avons bu, mangé, joué, rigolé, et construit deux ou trois autres choses: un abris à bois, un composteur de secours (en attendant de monter le composteur final, intégré dans le design du lieu), deux jeux de société en bois, …

Nous avons aussi coupé et fendu du bois, nous permettant d’avoir un peu plus d’avance sur notre stock, nous avons également échangé sur les camions et vans autonomes, la médecine alternative, la fabrication DIY de produits du quotidien, le design de l’écolieu (que nous avons amélioré suite à plusieurs avis et propositions intéressantes), et tant d’autres choses…

Nous sommes aujourd’hui encore plus heureux d’avoir fait ce choix de vivre autrement, et très excités et impatient de vivre la suite de l’aventure.

La porte est bien évidemment ouverte, pour toute personne curieuse, motivée, souhaitant apprendre ou partager son savoir. Une femme ou un homme seuls, un couple, une famille, avec ou sans animaux de compagnie, pour un jour ou 6 mois, ou pour intégrer définitivement le lieu. Tout ceci dans le but commun de développer une vie alternative, autonome, bienheureuse!

A très bientôt j’espère!

Suite à la demande de plusieurs personnes, ci-dessous un diapo des photo prises durant les quelques jours du chantier serre: